À l’évocation du sport en France, les premières disciplines qui viennent à l’esprit sont le foot, la pétanque, le basket ou encore le tennis. Cependant, un autre sport commence à faire parler de lui : le MMA. Il s’agit pourtant d’une pratique qui est interdite en France. Mais les choses sont tout de même en train d’évoluer. Alors, qu’est-ce que le MMA et que dit la loi sur cette pratique populaire et plutôt médiatisée ?
MMA, un sport de combat
Définition
Le MMA ou encore Mixed Martial Arts est un art martial réunissant plusieurs disciplines en une seule. Elle réunit sur le ring deux adversaires pendant 5 rounds de 5 minutes chacun. Chaque concurrent doit porter une tenue spéciale. Il lui faut notamment posséder des gants de 225 grammes environ, un protège-dents et une coquille pour protéger les bijoux de famille pour les hommes. Mais la principale tenue de combat est sans doute le short. Il est également possible de porter un t-shirt spécial, mais en dehors du ring.
Petite histoire
Les prémices de cette discipline datent de l’époque de la Grèce antique, vers 2 500 av. J.-C.. Deux arts martiaux pratiqués alors étaient très similaires au MMA : le pugilat et le pancrace qui étaient célèbres dans plusieurs pays comme l’Égypte, la Turquie ou encore la Tunisie et bien d’autres.
La version moderne est née vers 1900 quand un japonais du nom de Mitsuo Maeda décide d’enseigner le jiu-jitsu et le judo à un étranger où il séjournait : Gastao Gracie. Ce dernier et ses frères assemblèrent les deux disciplines pour n’en faire qu’un.
Les règles du MMA
Comment gagner un combat ?
En MMA, plusieurs cas de figure permettent de gagner un combat :
- Le Knockout ou KO quand l’un des combattants ne plus continuer, car il est dans un état inconscient ;
- Le KO technique quand le combattant n’est pas dans un état inconscient, mais n’est plus capable physiquement de continuer le combat. Il en est décidé ainsi par l’arbitre ou le médecin ;
- La soumission est également une marque de défaite quand un adversaire dit verbalement qu’il ne peut plus supporter une prise. Il peut aussi l’exprimer par 3 coups tapés sur le sol ;
- La soumission technique qui est décidée par l’arbitre quand il remarque que le combattant ne peut plus supporter une prise ;
- La décision technique est une victoire d’un combattant décidée par l’arbitre quand son adversaire ne peut continuer le combat à cause d’un accident
- La disqualification est prise pour cause de non-respect des règles sur le ring.
Il est possible d’avoir une égalité lors d’un match. Pour cela, il faut se baser la règle de la décision technique : dans ce cas-ci, ce sont les 2 combattants qui ne sont plus en état de continuer l’affrontement.
Un autre cas peuvent-être pris en considération : le « No Contest ». 2 cas peuvent se présenter :
- Un test positif de dopage ;
- Une contestation d’un des combattants quand il juge que la décision prise par l’arbitre a été faite à la va-vite.
Les coups interdits
Lors des combats qui sont très intenses et assez violents, il existe différentes règles immuables pour respecter l’intégrité physique des combattants. De ce fait, les coups suivants sont interdits :
- Mordre l’adversaire ;
- Frapper la colonne vertébrale ou encore la nuque pour éviter qu’il y ait paralysie ;
- Frapper dans les parties génitales ;
- Le genou ne doit pas frapper la tête de son opposant ;
- Piétiner un adversaire à terre ;
- Les yeux ne doivent pas être la cible d’un coup, peu importe lequel.
Il y a également des règles de bienséance :
- Il ne faut pas propulser le concurrent en dehors du ring ;
- Les insultes ne doivent pas être de mise.
Les catégories de poids
Comme la majorité des arts martiaux, le MMA est associé à un système qui classe les combattants suivant des catégories de poids pour que les rencontres soient équilibrées :
- Les poids mouche à moins de 57 kg ;
- Les poids coq à moins de 61 kg ;
- Les poids plume à moins de 66 kg ;
- Les poids légers à moins de 70 kg ;
- Les poids welter à moins de 77 kg ;
- Les poids moyens à moins de 84 kg ;
- Les poids mi-lourds à moins de 93 kg ;
- Les poids lourds à moins de 120 kg ;
- Les poids super lourds qui n’ont de limitation.
Les types de combats rencontrés sur un ring
Un match de MMA se pratique d’une manière spécifique. En effet, au lieu d’avoir directement tous les types d’arts martiaux pratiqués en même temps, ils le sont par distance des coups :
- Le combat debout à distance : tous les styles de combats à percussion et de longues distances sont acceptés comme le taekwondo, le kempo ou encore le karaté. Cependant, les plus courants sont la boxe anglaise qui n’utilise que les poings pour viser le haut du corps et le muay thaï ou boxe thaïlandaise qui sollicite chaque membre du corps pour viser l’adversaire sauf les zones prohibées ;
- Le combat debout au corps à corps : cette fois-ci, ce sont les arts martiaux utilisant des prises qui sont mis à l’honneur comme jiu-jitsu même si les plus prisées sont le judo et la lutte ;
- Le combat au sol privilégie tous les types de combat qui utilisent des mouvements au sol comme le sambo russe ou le grappling.
Le MMA et la loi
Le MMA est-il interdit ?
Pour le moment, cette pratique est officiellement interdite en France. Néanmoins, le MMA reste pratiqué et des clubs se sont formés : il existe même une commission. Il s’agit de la CFMMA ou Commission Française de MMA. Par contre, il n’y a pas de fédération. L’on ne manquera pas de souligner que cela diminue un peu plus l’image déjà peu reluisante de l’Etat envers cette discipline.
L’État français souligne notamment le fait que cette discipline porte préjudice à l’intégrité physique des combattants et à la dignité humaine. Sans compter que le fait que la loi française prohibe les frappes au sol et de ce fait, les compétitions officielles ne sont pas autorisées.
À une certaine époque, c’est la Ministre des Sports elle-même qui monte au créneau pour s’y opposer. Il s’agit de Valérie Fourneyron qui met en avant sa prédilection pour les disciplines sportives qui respectent certaines valeurs comme l’éducation, la dignité humaine, l’intégrité physique, le respect ou encore la santé. Le fait que le ring soit une cage fait penser à des animaux. En plus, les coups peuvent être portés à une personne au sol. Ce qui va à l’encontre de la recommandation N° R92-13 de la Charte européenne du sport.
Pourquoi cet engouement pour le MMA ?
Les champions de la discipline MMA sont regroupés dans la ligue UFC ou Ultimate Fighting Championship se font de plus en plus de fans. En effet, le groupe que l’on retrouve sur UFC France regroupe environ 450 000 suiveurs. Ces derniers sont de tout horizon allant des étudiants de sciences politiques, en passant par des banquiers ou encore des femmes sans oublier ceux des quartiers difficiles. En plus, les jeux vidéo ou encore les chaînes télévisées continuent à alimenter cette ferveur. Avec la diffusion dans la soirée sur la chaîne RTL9, les spectateurs sont au nombre de 150 000. Il ne faudra pas négliger prendre cet état de fait.
D’autant plus que le MMA affiche un certain côté illégal, il devient de plus en plus attrayant grâce à ce petit goût d’interdit qui attire toujours plus de monde. Quelles dispositions vont alors être prises ? La question qui se pose est de savoir si cette discipline va rester dans le flou juridique.
Une lueur d’espoir
Même si l’État n’est pas convaincu par cette discipline, il n’empêche que la MMA gagne du terrain. D’abord, 5 fédérations sont d’accord pour intégrer cette discipline. Il s’agit notamment du kick-boxing et du muay thaï, du karaté, de la lutte, de la boxe ou encore et la fédération sportive et gymnique du travail.
Il s’agit des premiers pas vers l’émergence d’une fédération, structure fondamentale pour la validation de l’existence d’un sport. En plus, un appel à manifestation d’intérêt a eu un très grand succès. Il y a donc de l’espoir. Vers janvier 2020, les premiers combats de MMA devraient avoir lieu.
Le MMA est donc un sport de combat de plus en plus en vogue. Cependant, il est encore interdit en France, même s’il existerait déjà quelques clubs. Quoi qu’il en soit, il y a quand même une chance que les choses changent d’ici l’année 2020. Affaire à suivre.